27 March 2007

It is normal...


What is « normal » ? What are your criterias of normality?


Is it normal for my Japanese classmate not to know where Greece is?

Is it normal to cast some old lepers from their center to build the metro?

Is it normal to hear all day long the child next door crying?

Is it normal to run into debt to buy a brand name bag?

Is it normal to kill oneself because of an unhappy love affair?

Is it normal for a suicide to fail because someone else was killed instead by accident?

Is it normal to think the grass is greener on the other side of the fence?

Is it normal not to think the grass is greener on the other side when you finally get there?

Is it normal to call your husband 20 times a day?

Is it normal to open your computer first thing in the morning as soon as you wake up?

Is it normal to be normal?

Is it normal for me to rush back home every time I realize that I have forgotten my cellphone?!

Today’s favorites

Framing a New Value System in Taiwan by Benoit Vermander.

The Goose and the Hen by Bob.

To illustrate the above questions, here is a French song about what is normal.

C’est normal. (It is normal)

( A French song by Areski Belkacem and Brigitte Fontaine, 1973)

-The translation is my own, so it might not be accurate.

La la la…

- Areski !
- Qu'est-ce qu'il y a ? (
What’s up?)
- T'as pas entendu un truc bizarre ?
(Didn’t you hear something strange ?)
- Si. (Yes, I did.)
- Qu'est-ce que c'est ? (What is it ?)
- C'est le gaz. C'est le gaz dans l'appartement en dessous. Des fois y'a fuites, alors ça s'accumule, puis si y'a une étincelle ça explose.
C'est normal ! (It’s the gas, the gas in the flat downstairs. Sometimes there are leaks which accumulate and explode, if there is a spark. It’s normal !)
- Ah.
- Et qui dit explosion, dit détonation. D'où le bruit que t'as entendu tout à l'heure.
(And if there is an explosion, there is also a detonation. That’s the noise you heard a moment ago.)
- Ah.

La la la… (singing)

- Dis donc ? (
Hey ?)
- Quoi ? (What ?)
- Tu n'sens pas le brûlé ?
(Do you smell something burning?)
- Ben ouais, c'est normal je t'ai expliqué. Il y a eu une explosion. (Of course, it’s normal, I’ve explained it to you. There has been an explosion.)
- Oui.
- Et l'agitation moléculaire due à cette explosion…
(And the molecular agitation due to that explosion…)
- La… quoi ? (The what?)
- L'agitation moléculaire. (The molecular agitation.)
- Ah oui. (Oh yes.)
- Provoque une élévation thermique suffisante pour enflammer les matières environnantes.
(It causes a thermal rise high enough to set fire to the surrounding materials.)
- Oui, oui.
- C'est alors ce qu'on appelle la combustion. C'est normal ! (That’s what ‘s called « combustion ». It is normal !)
- Ah.
- Tu comprends ? (Do you understand ?)
- Oui, oui.

La la la…

- Mais alors… mais… (But then… But…)

La la la…

- Qu'est-ce que tu voulais ? La la la… (
What do you want now? La la la…)
- Là je voulais savoir… Tout l'immeuble, il est en train de brûler, c'est bien ça ?
(I just wanted to know… The whole building is on fire, isn’t it?)
- Mais oui, écoute. Les matières qui ont servi à la construction de cet immeuble sont très fragiles. Tu comprends ? (Of course, listen. The materials they used to build this building are very flammable. Do you understand?)
- Oui.
- C'est normal parce que de toutes façons il n'y a que des familles d'ouvriers et des étrangers et quelques improductifs.
(It is normal because there are only workers and foreigners families here, and a few unproductive people.)
- Oui.
- Alors le feu s'empare très facilement des matières. (Then
these materials can very easily catch fire.)
- Ouais. (
Right !)
- Ça se propage. Nous sommes donc en présence d'un incendie. (
It is spreading. It's a fire!)
- Aaaah. un incendie. (Aaah. A fire.)
- C'est normal. (It’s normal)
- Oui, oui, oui. (Yes, yes, yes.)
- Oui ? (Yes ?)
- D'accord. (OK.)

La la la…

- Areski !
- Qu'est-ce qu'il y a encore ? (Again ?
What is it this time?)
- Tu sens pas comme si on commençait à tomber, là, un peu… ?
(Don’t you feel like we’re falling a bit ?)
- Ecoute… Ecoute… (Listen…Listen)
- Oui.
- Essaie de comprendre, c'est très simple. (Try to understand, it’s very
simple.)
- Oui.
- Tu te souviens la combustion ? (Do you remember the combustion thing ?)
- Oui.
- La destruction de l'immeuble par les flammes ? (The flames destroying the building ?)
- Oui.
- Bon. Ça veut dire qu'en-dessous, les murs et les étages ont disparu.
(Well, that means that underneath walls and floors have disappeared.)
- Hum.
- Et qu'nous n'sommes plus soutenus par rien. (And we are not being held up anymore by anything.)
- Ouais.
- Or, une chose qui n'est plus soutenue par rien, tombe. C'est ce qu'on appelle la pesanteur. C'est normal ! (Something not held by anything falls. That’s what’s called gravity)
- Aaaah, ouais.

La la la…

- Mais alors… on va tomber… (But then…
we’re gonna fall…)
- Mais oui. (Yes.)
- Du 15e étage ? (From the 15th floor ?)
- C'est tout à fait normal.
C'est l'attraction terrestre. (It’s completely normal, it’s the Earth’s gravity.)
- D'accord. (OK)

La la la…

- Ares, excuse-moi. (Ares, pardon me)
- Quoi ? quoi ? (What ? What ?)
- Pardon, mais je pense à un truc. On n'va pas mourir dans une minute ?
(Sorry, but I’ve just thought about something. Aren’t we gonna die in a minute ?)


- Brigitte, tu es fatigante ! (Brigitte, you are so wearisome !)
- Pardon. (Sorry)
- Donc, on est en train de tomber. (Well, we are falling.)
- Oui.
- Or, tout corps tombe à une vitesse définie. (And
every body falls at a certain speed)
- Oui.
- Et en arrivant au sol il subit une décélération violente qui amène la rupture de ses différents composants.
Par exemple, les membres se séparent du tronc… (When it touches the ground, it is subjected to a violent deceleration which causes the breaking of the different parts. For example, the limbs separate from the trunk...)
- Oui.
- Le cerveau jaillit hors de la boîte cranienne, etc. (The brain goes out of the skull, etc..)
- Ouais.
- Dans ces conditions de déconnexion, il est évident que le phénomène de la vie ne peut pas se maintenir, c'est NORMAL, tu comprends ?
(In these conditions of deconnection, it is obvious that life cannot be maintained. It’s NORMAL, don’t you understand?)
- Ouais… (Yeah…)

Losheng


Je copie ici un mail que j'ai reçu récemment à propos d'un lieu à Taiwan: Losheng.

Bonjour à tous,

je ne suis pas un adepte des mails politiques, mais je me permets de vous embêter trente secondes pour vous informer d'une situation préoccupante.

LoSheng est un sanatorium à proximité de Taipei, où depuis plus de cinquante ans vivent les malades de la lèpre de Taiwan. Pour la plupart des résidents, ils ont habité presque toute leur vie sur ce petit bout de colline qu'ils ont su rendre plus "humain", et ce malgré leur isolation de la société et le mépris indifférent des pouvoirs publics.

Pour des raisons d'aménagement urbain (construction d'une nouvelle ligne de métro), les autorités taiwanaises ont décidé de raser ce sanatorium. Le projet urbain initialement adopté, qui conservait 90% du site, a soudainement été remplacé, et les habitants de LoSheng ont été prévenus il y a seulement deux semaines, sans consultation préalable, que les travaux de démolition commenceraient le 16 avril. Il y a certes un projet de relogement pour ces lépreux, mais cette "solution" est absolument inacceptable pour des personnes handicapées, âgées pour la plupart (la lèpre étant, heureusement, une maladie qui ne se propage plus à Taiwan), et qui n'ont aucun repère dans le monde à part ce petit bout de colline qui constitue l'unique horizon de leur existence.

Les changements brutaux dans les plans d'urbanisme, ainsi que l'absence totale de discussions ou de débats témoigne du manque totale de considération de la part du gouvernement taïwanais envers ces personnes malades et handicapées. Cette situation est inacceptable et seule une mobilisation de tous peut encore faire obstacle au fatal enchaînement des évènements.

Vous allez me dire : c'est bien beau tout ça mais qu'est-ce qu'on peut faire ?

1/ Tout d'abord, si vous le souhaitez, vous pouvez vous informer et vérifier par vous-même que je ne vous roule pas dans la farine. Il existe de nombreux sites internet qui expliquent la situation du sanatorium de LoSheng, en voici deux :
en anglais http://www.pcschool.idv.tw/savelosheng/
et en français http://lepatrimoinelosheng.blogspot.com/

2/ Ensuite, si vous souhaitez agir, vous pouvez vous rendre sur ce site : http://www.pcschool.idv.tw/loshengunity/
Il s'agit d'une forme de pétition photographique internationale : vous imprimez l'une des deux affiches de défense de Losheng (je les ai rajoutées en pièce jointe), et vous vous prenez en photo avec. Ensuite, vous envoyez la photo à l'adresse suivante : anarchistem@gmail.com

(ne vous inquiétez pas, il ne s'agit pas d'une pétition de soutien aux anarchistes taiwanais mais bien à des personnes âgées, malades, et totalement méprisées par les pouvoirs publics).

3/ Enfin, et surtout devrais-je dire, vous pouvez faire circuler l'information autour de vous. Rien ne vous interdit d'arrêter les passants dans la rue, de leur expliquer la situation à LoSheng et de les prendre en photo avec une petite affichette... Rien ne vous interdit non plus d'avertir les médias, les pouvoirs publics, ou les associations de sauvegarde des droits de l'homme... Mais si vous êtes un peu flemmard, ou bien pressé, vous pouvez tout simplement faire circuler ce mail autour de vous, ce qui est un moyen extrêmement simple et rapide de faire une bonne action. Nous tentons de réunir 10000 photos avant de soumettre la pétition aux pouvoirs publics. On en est, aujourd'hui 22 mars, à mille et quelques...


Merci de votre aide.
Benoît Bouquin

Liens
http://www.pcschool.idv.tw/savelosheng/ (anglais)
http://lepatrimoinelosheng.blogspot.com/ (français)
La lèpre dans la tradition bouddhiste
d'Elise Anne deVido (en anglais)

20 March 2007

Menu chinois pour une maman chinoise


Aujourd’hui, je compose un message spécial pour ma mère, pour l’aider à naviguer sur le site de eRenlai en chinois. Il va de soi que vous êtes également tous invités à cliquer ! Pourquoi pas aussi faire un tour sur la version chinoise de eRenlai…

Maman, laisse-moi d’abord te dire que je suis très touchée par tes efforts : quelle agréable surprise d’apprendre que non seulement tu lis mon blog en français, et qu’en plus, tu visites aussi le site pour lequel je travaille maintenant… Après m’avoir nourrie à la becquée pendant vingt ans, c’est à moi de te concocter des petits plats : voilà de la nourriture pour tes beaux yeux… En entrée, je te propose une petite virée en Italie,
Tu connais bien les « fourmis qui montent aux arbres », et bien nous allons faire de même et d’abord remonter la botte, du Sud de l’Italie vers le Nord
En plat de résistance, il te faudra mordre dans la Déclaration du Droit au Développement Durable !
Enfin, en dessert, je te propose une balade digestive sur l’air des « Iles vagabondes » de Wang Li…

J’espère que le menu du jour t’aura plu, chère Maman… (Ton gratin d’épinards me manque beaucoup !)

Suggestions du Jour pour un Menu en chinois
Purple 的 我的餐桌在南義北義的美味人生
李禮君的永續發展宣言
王麗的飄泊之歌

19 March 2007

Who is your female model?

Once, in Chinese class, our teacher asked us who were our female models. Among the answers, there were for example Lady Di or Yinqi (a Taiwanese successful business woman; she’s the one in charge of the new Speed Train in Taiwan). As for myself, I don’t know why, but the first name that came to my mind was Blanche of Castille (the mother of Louis IX, king of France during the 13th century)! Don’t worry, it also sounded strange to everyone in the classroom, even for me. Besides the fact that I do not really identify myself with a French queen from the Middle Ages nor do probably the others with their models, our answers can be taken as indications of the way we think. It’s not a coincidence that we mentioned figures of strong and powerful women, including those in political roles.

I think most of all my teacher’s question took me by surprise, because I have to confess I never asked myself this question before. In Europe, in France, the feminist mentality is already so developed that it doesn’t have to be mentioned to be part of society. When I arrived in Taiwan, I was at the beginning a bit shocked by the differences in attitudes towards men and women: from smoking for example to more complex subjects as
marriage or having children. In my own Taiwanese family, I can play the game of the seven differences between my aunt and my cousin. My aunt one is an ex-singer, independent woman without children, now living with my uncle (who is divorced from my cousin’s mother) and a smoker! My cousin represents for me the most typical traditional Asian girl: long dark hair, very white, very beautiful, very slim and very shy. And there was me in the middle, appearing to them like a strange Asian-looking girl thinking like a French woman.

Today’s favourites
New Models for Asian Women? By Li-chun Lee
A Woman for President! By Kailing Wang

14 March 2007

Mon père m'a raconté...



Quand j’étais petite, mon père me racontait beaucoup d’histoires sur son enfance et sa jeunesse en Asie du Sud-Est et plus particulièrement au Cambodge. Mon père en effet est un « huaqiao 華僑 », c’est-à-dire un chinois né au Cambodge. Tous ses souvenirs d’enfance, souvent un peu déformés par le filtre du temps, ont contribué par leur exotisme à créer un Cambodge imaginaire que j’ai redécouvert quand je m’y suis rendue pour la première fois il y a cinq ans…


Je ne vais pas faire le récit ici de mon voyage, cela sera (peut-être) l’objet d’un autre billet sur le blog ; en fait, l’article d’aujourd’hui se place dans la continuité de l’article précédent sur ces propos entendus dans mon enfance qui ressurgissent au hasard d’une conversation ou, comme c’est le cas ici, d’une lecture.


Mais connaissez-vous d’abord le Tonlé Sap ? Ce fleuve unique au monde a la particularité de couler dans les deux sens : vers l’aval pendant six mois puis l’autre moitié de l’année vers l’amont !


« Le Tonlé Sap (ce qui signifie en khmer « grande rivière d'eau douce », mais qu'on traduit plus fréquemment par « grand lac ») est un système hydrologique combinant lac et rivière, d'une importance capitale pour le Cambodge. Le lac est le plus grand lac d'eau douce d'Asie du Sud-Est et un site de première importance du point de vue écologique, reconnu en tant que biosphère UNESCO en 1997. Il se situe non loin du site historique d'Angkor Vat. La rivière relie le lac au Mékong, fleuve qu'elle rejoint à Phnom Penh, la capitale du pays. » (Présentation empruntée à Wikipédia)


L’importance du Tonle Sap est aussi économique car il s’agit (s’agissait) du lac le plus poissonneux du monde : mon père me racontait ainsi que lorsqu’il était petit, il y avait tellement de poissons qu’on n’avait pas besoin d’appât pour pêcher, il suffisait de plonger l’hameçon dans l’eau pour ramener une proie de la taille d’un bras (de petit garçon je suppose…).


L’article Downstream Countries de Moeun Nhean porte sur la baisse du niveau de l’eau dans le Mékong et le Tonle Sap et sur les conséquences que cela engendre pour ceux qui vivent de ces eaux. Les pays touchés par la décrue sont essentiellement le Vietnam et le Cambodge situés en aval (« downstream » en anglais). On parle assez peu de ce sujet en général, je vous invite ainsi à lire l’article accompagné de très belles photos sur eRenlai.



Suggestions du Jour

Downstream Countries par Moeun Nhean.
Conservation awareness
par Prabha Gautam (Sur le développement durable au Népal)

No river, no fish


My father was born in Phnom Penh, the capital of Cambodia in the late thirties. He left Cambodia around 1959 to go back there only in 1997. When I was a kid, my father would tell me stories about his childhood: for example, he used to go fishing in the Mekong only using a stick, some thread and a hook. “There were so many fishes that you didn’t even need a lure, you could just throw the hook into the water to catch a beautiful fish!”

How times have changed…

“In a story published in The Cambodian Scene Magazine (July/August 2005), the water levels of the Tonle Sap and its nearby tributary the Dang Tong Lake, were so low in May 2005 that residents in the area discovered an ancient tree, claimed to date back to the 11th century.”

This was extracted from Downstream Countries, an article on eRenlai about the draining and the pollution of the Mekong River. A little bit of geography: “The Tonle Sap is a combined lake and river system of huge importance to Cambodia. It is the largest freshwater lake in South East Asia and is an ecological hotspot that was designated as a UNESCO biosphere in 1997.” (Borrowed from Wikipedia’s article about Tonle Sap).

The Tonle Sap is also known because it reverses its flow once a year: the water is pushed up from the Mekong into the lake, flooding a large area and creating a huge pond ideal for breeding fishes! That’s why the reversal is also important for Cambodian people who celebrate the event every year. If the water keeps going down, it will not only affect the ecological system around but also all the people living and depending on fishing.


Today’s favourites

Downstream Countries by Moeun Nhean.

Conservation awareness by Prabha Gautam.
Prabha exposes the needs for Nepal to take the path of sustainable development.

9 March 2007

China's Environmental Challenge


During one of these “café conversations”, when one is remodelling the world with friends, the topic turned to China's Environmental Challenge. In fact, China’s environmental problem is a concern for the world and not only Asia. Recently an article from Spiegel Online (China's Poison for the Planet 2 February 2007) pinpointed the fact that China was most of all “An export world champion -- in pollution!”

From a global perspective or an inside view, the question is also how much are the Chinese people aware of environmental protection’s necessity? And how do Chinese individuals perceive their natural environment? It would mean that it is not only a matter of policy decided by an upper governance because, maybe at the end, the decision to cut the last tree or to overexploit the resources is to be made by individuals. But most of the individuals have almost no influence on the policies made by institutions like the WTO or the UN. Still, in the Chinese context, it may be mandatory to start with a focus on education and with the reinterpretation of the Chinese tradition to achieve a better relationship between development and nature.


Today’s favourites
Climate Change: a Call for World Governance and China's Environmental Challenge
by
Benoit Vermander, chief editor.

Mon père a dit....


Enfant, j’aimais me glisser auprès des adultes et écouter leurs conversations. Cela me fascinait, la manière dont certains s’emportaient ou s’exprimaient sur des sujets dont je ne comprenais pas vraiment l’ampleur mais qui me paraissaient tout de même importants car discutés par des adultes. Je me souviens aussi que je prenais tout pour comptant : lorsque l’on est enfant, la vérité sort de la bouche des grands…

Plus tard, j’ai fait moi-même l’expérience de ces conversations à bâtons rompus, où l’on parle de tout et de rien, où l’on développe aussi l’art de parler pour ne rien dire et de parler de ce que l’on ne sait pas (notamment des livres que l’on n’a pas lus1).

Je veux parler ici d’une phrase que j’ai entendue dans la bouche de mon père et qui m’a considérablement marquée car elle me revient parfois à l’esprit. Récemment, nous discutions entre amis des effets du développement économique en Chine et dans le monde : notre point de départ étaient les flashs animations de Sabrina sur l’air, l’eau et les forêts en Chine ainsi qu’un article publié sur Spiegel Online (China's Poison for the Planet 2 Février 2007). Soudain, je me suis souvenue d’avoir entendu un jour mon père dire : « En fait, Mao était un écolo, il a retardé de trente ans le développement économique de la Chine et donc aussi la pollution planétaire que cela engendre… »

Outre le cynisme et le mauvais goût de la plaisanterie, le point de vue reflète aussi l’opinion assez partagée que le développement économique s’accompagne forcément du saccage de la nature (cela ne va sûrement pas rehausser l’éclat de ces propos, mais je me dois d’ajouter que mon père est toujours sobre, c’est d’ailleurs le seul pilier de bar que je connaisse à ne commander que du coca ou du sarsi –le coca chinois-). Depuis l’époque de cette phrase, les mentalités ont changé, les gouvernements aussi. Tout du moins dans les pays qui se sont développés plus tôt. Néanmoins, l’idée d’un développement durable essentiel et non pas seulement accessoire doit continuer à faire son chemin, aussi bien au niveau individuel qu’au niveau national et mondial.

Suggestions du Jour
Climate Change: a Call for World Governance et China's Environmental Challenge
par
Benoit Vermander.

1A ce propos, un psychanalyste, Pierre Bayard, a sorti un livre Comment parler des livres que l’on n’a pas lus, mais je ne peux pas en dire plus…car je ne l’ai pas lu !


5 March 2007

La Chine entre 1979 et 1981


Dès que j’ai vu les photos de Yves Nalet sur la Chine entre 1979 et 1981, j’ai immédiatement pensé à mon oncle et à ma tante qui ont vécu en Chine durant exactement la même période ! Ils travaillaient en tant que profs de français dans le centre de langues de l’Université de Tianjin et ils gardent un souvenir inoubliable de cette époque. Je me permets de reproduire ici leur commentaire à propos d’une photo en particulier :

« La photo du parking de bicyclettes nous a rappelé notre première séance au cinéma : on se demandait pourquoi les gens se levaient et sortaient précipitamment avant la fin du film. On a
vite compris…après avoir mis 3 heures à récupérer nos vélos ! »

Selon eux, les photos d’Yves Nalet sont un témoignage d’un temps révolu mais qu’ils ont été contents d’avoir connu.


Suggestions du Jour
China, 1979-1981, photos par Yves Nalet


China 1979-1981


When I saw Yves Nalet’s pictures of China between 1979 and 1981, I immediately thought about my uncle and my aunt who lived in China exactly during these years. They were French teachers in the Language Center of Tianjin University and they keep an unforgettable recollection of this time. I would like especially to reproduce here their comment of this photo :

“The photo of the bicycles’ parking made us remember our first time at the picture. We were wondering why people would hastily leave the theatre even before the end of the movie. We finally understand when it took us three hours to get back our bicycles!”

According to them, Yves Nalet’s pictures are a good testimony of a revolved time they are very glad to have known.


Today’s favourites
China, 1979-1981, pictures by Yves Nalet


 
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